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Alfa Romeo Giulietta 2.0 (type 116.A1A) : la petite berline au grand tempérament

Parmi les différentes versions de la Giulietta type 116, la 2.0 litres occupe une place à part. Apparue au début des années 1980, elle représente le sommet de la gamme « atmosphérique » avant l’arrivée de la très rare version Turbo. Ce modèle, désigné en interne 116.A1A, reprend la recette classique d’Alfa Romeo : un moteur vivant, une architecture sophistiquée et un style affirmé. Une berline compacte, discrète dans sa présentation, mais redoutable une fois lancée sur route.

Le cœur de la Giulietta 2.0, c’est bien sûr son 4 cylindres double arbre à cames en tête de 1 962 cm³, issu de la grande famille Twin Cam Alfa Romeo. Il développe 130 chevaux dans sa version européenne non catalysée, et fait preuve d’une grande souplesse à bas régime, tout en offrant une belle montée en régime jusqu’à plus de 6 000 tr/min. Alimenté par un carburateur double corps ou injection (selon les marchés et millésimes), ce moteur offre une sonorité rauque et métallique, typique des Alfa de cette époque, qui participe pleinement au plaisir de conduite.

Couplée à une boîte manuelle à 5 rapports précise, et grâce à un poids contenu (environ 1 100 kg), la Giulietta 2.0 propose des performances encore très honorables aujourd’hui : environ 195 km/h en pointe, un 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes, et surtout une grande vivacité sur route sinueuse.

Sous sa carrosserie discrète de berline à 4 portes se cache une architecture rare pour sa catégorie. La Giulietta reprend la base technique de l’Alfetta, avec :

• une boîte de vitesses à l’arrière (transaxle), pour une répartition des masses idéale,
• un pont De Dion avec freins arrière « in-board », typique des Alfa sportives de l’époque,
• une direction précise et un train avant léger, permettant une conduite agile et engageante.

Ces choix techniques, coûteux à produire, traduisent la volonté d’Alfa Romeo de proposer une voiture différente, à l’opposé des tractions plus rationnelles de la concurrence. La Giulietta 2.0, sans être brutale, conserve un caractère affirmé et une sensation de conduite mécanique et directe, très éloignée des berlines aseptisées des années 80.

Extérieurement, la Giulietta 2.0 ne cherche pas à se faire remarquer. Sa ligne anguleuse, presque « fonctionnelle », est néanmoins bien proportionnée. On la reconnaît à quelques détails spécifiques : jantes en alliage, becquet discret, inscriptions « 2.0 » à l’arrière, et parfois un intérieur légèrement plus équipé (compte-tours, sièges velours, volant sport selon finitions).

L’intérieur, typique des Alfa de l’époque, est centré sur le conducteur. Le tableau de bord est orienté vers lui, les commandes tombent bien sous la main, et l’assise basse renforce le ressenti dynamique. La finition reste typique des années 80 — correcte mais parfois perfectible — mais l’ambiance est clairement tournée vers la conduite.

Produite jusqu’en 1985, la Giulietta 2.0 type 116.A1A souffre aujourd’hui d’un relatif anonymat. Coincée entre l’aura de la Giulia et le statut de classique acquis par l’Alfetta, elle reste pourtant l’une des dernières Alfa propulsion à architecture transaxle produite en série, accessible, et encore relativement simple à entretenir.

Elle représente l’esprit Alfa Romeo dans ce qu’il a de plus pur : une voiture qui privilégie les sensations et le comportement, avec un moteur noble et une architecture pensée pour les amateurs de conduite. Aujourd’hui encore, elle séduit les passionnés à la recherche d’une youngtimer originale, expressive, et fidèle à l’âme sportive italienne.

Cet exemplaire, vendu neuf en France le 30/9/1983, est en très bon état, ce qui est rare sur ce modèle. Il est accompagné d’un dossier de factures depuis 2006, date de son importation en Belgique par son dernier propriétaire.

Roule très bien, contrôle technique vierge