Oldsmobile Toronado
Marque | Oldsmobile |
Modèle | Toronado |
Couleur | Bleu |
Transmission | Automatique 3 rapports |
Puissance | 390 ch |
Année | 1966 |
Prix | Pas à vendre |
« La seule chose que la Toronado a en commun avec toute autre voiture, c’est la route », proclamait modestement la publicité accompagnant le lancement de la voiture. Au-delà de cette vantardise naïve, il faut reconnaître à la voiture le rôle de pionnière de la traction avant aux États-Unis (à l’ère moderne), ainsi que la récurrence du caractère innovant d’Oldsmobile au sein de General Motors.
La meilleure tradition n’est-elle pas d’innover ? La Toronado ouvre la voie à Cadillac, la marque de prestige du groupe, dont la Fleetwood Eldorado lancée en 1967 est la première traction avant. D’autres marques suivront dans le sillage de la Toronado et, finalement, toute l’industrie automobile américaine sera touchée.
Présentée officiellement le 14 octobre 1965, la Toronado cache sous son énorme capot une véritable prouesse technique. Les 385 ch de son V8 de sept litres (425 c.i.) en font la voiture à traction avant la plus puissante de l’histoire de l’automobile. Mais ce n’est pas le seul trait de sa personnalité quelque peu mégalomane, qui se reflète également dans ses proportions impressionnantes (5,36 mètres de long, 2 mètres de large et plus de 2,1 tonnes).
Les magnifiques lignes futuristes du Toronado en font l’un des chefs-d’œuvre du design américain de la seconde moitié du siècle. La pureté et la simplicité de sa silhouette profilée sont particulièrement remarquables. De profil, le porte-à-faux arrière équilibre l’avant, qui est habilement traité malgré sa longueur, un effet accentué par la symétrie des retours de pare-chocs sur les côtés. Mais la meilleure partie de ce design est sans doute la partie arrière. On louera la courbe sublime du fastback et la finesse de la poupe fuyante. À cette époque, General Motors soigne particulièrement l’arrière de ses voitures, dont la Buick Riviera est un autre exemple éloquent.
Malgré sa taille, la forme sportive de la Toronado, semblable à celle d’une GT, laisse présager des performances brutales. L’avant agressif et l’avant aveugle, dû à la présence de phares escamotables à commande hydraulique, composent l’étrange visage d’une bête sauvage. Les ailes, prolongées par des chromes saillants, encadrent une calandre discrète ornée de fines lames. Les passages de roues très sculptés, qui émergent sur les côtés, accréditent également l’idée d’une puissance prête à se déchaîner. On notera à cet égard l’habileté du designer à alléger et rythmer le pont, en creusant les côtés. A l’arrière, des grilles évacuent l’air circulant dans l’habitacle, tandis qu’un vaste coffre accueille la roue de secours tout à l’arrière.
Prévue pour cinq places, la Toronado peut aisément accueillir six basketteurs sur ses larges sièges en vinyle, cuir ou tissu (au choix). La faible hauteur des sièges n’aide pas à la visibilité, surtout vers l’arrière où le panneau de custode forme un angle mort. La banquette avant est réglable électriquement, tout comme le volant, qui peut être ajusté en trois dimensions.
Le tableau de bord biseauté, dans un souci de sécurité, comporte un tachymètre à tambour horizontal logé dans un écran carré. Il est lui-même encadré par quatre rectangles abritant la jauge de pression d’huile, la jauge de carburant, l’ampèremètre et l’indicateur de température d’eau. L’équipement complet comprend également des vitres électriques, un rétroviseur extérieur réglable depuis l’habitacle et la climatisation, mais en option. L’œil est attiré par les énormes pédales, notamment l’étrange forme trapézoïdale de la pédale d’accélérateur.
Sur la route, la Toronado ne passe pas inaperçue, malgré son silence impressionnant, qui ne laisse entendre le ronronnement chaud et étouffé du V8 que lors des fortes accélérations. Élue « voiture de l’année » par le magazine américain Motor Trend et considérée comme la meilleure des « voitures personnelles » par le magazine Car and Driver, la « Toro », comme on l’appelle familièrement, a été populaire dès son lancement – sa production a atteint 40 963 unités dès sa première année de production.
Sa première apparition publique en Europe a eu lieu au Salon de l’automobile de Paris 1965, où elle était l’une des vedettes. Proposée en France à un prix exorbitant, la Toronado représentait à l’époque plus de trois fois et demie le prix d’une DS 21 Automatic et plus de deux fois le prix d’une Ford Mustang 4,7 litres (aux performances supérieures). Sans compter les conséquences fiscales de ses 40 chevaux fiscaux, le coût des assurances et de la consommation…
Source : Motorlegend
Cet exemplaire, acheté en 2017 aux USA, a été entièrement restauré ensuite tant au niveau de la carrosserie, que de la mécanique. La couleur originale verte foncée a été remplacée avantageusement par le Bleu Azure, aussi une teinte d’origine en 1966.
Regardez la présentation de la Toro de Jay Leno